Antispéciste livre de Aymeric caron

Antispéciste Aymeric Caron

Je n’aime pas les animaux , je les respecte tout simplement .
Je ne vois aucune justification à discriminer un être en raison de l’espèce à laquelle il appartient .
L’Antispécisme n’est pas juste un cri en faveur des animaux maltraités ; il est un combat social pour l’égalité , qui présente la particularité de dépasser le cas des humains
L’antispécisme est un nouvel humanisme ,qui reconnaît notre parenté avec les autres espèces animales ; l’Humanité a toujours progressé en étendant sa sphère de considération morale à des groupes d’individus jusque là considérés de rang inférieur
des peuples qualifié de barbares ou sauvages , des populations réduites en esclavage, ou des catégories discriminées comme les femmes , les homosexuels.
La révolution qui nous ouvre aujourd’hui les bras consiste à élargir encore notre cercle de compassion afin d’accorder aux animaux non humain notre considération morale et en finir avec un anthropocentrisme démodé
Nos différences avec les autres espèces ne peuvent plus justifier le refus de leur accorder des droits minimaux .

L’écologie politique telle quelle s’incarne en France depuis 30 ans propose de respecter la nature pour nous sauver nous même et les animaux restent des objets à notre service , l’écologie en laquelle je crois repense la place de l’homme parmi les autres entités vivantes avec lesquelles nous cohabitons sur cette planète. Elle doit trouver son incarnation dans un schéma politique ambitieux que j’appelle Biodemocratie
Un mal doit être baptisé pour être combattu ,le mot racisme n’est apparu qu’au 20° siècle, pourtant il désigne une attitude qui a toujours existé. Cela oblige chacun à se déterminer par rapport à lui .
Le spécisme désigne toute attitude de discrimination envers un animal en raison de son appartenance à une espèce donnée : il établit que la souffrance des animaux non humains importe moins que la souffrance des humains et il crée des catégorisations injustifiées parmi les espèces en les repartissant entre animaux de compagnie , de boucherie ,de loisirs , animaux sauvages , nuisibles , espèces protégées , à éradiquer.
Au nom de ces différences de statuts , le spéciste s’autorise des traitements différenciés a l’égard des espèces alors quelles présentent les même facultés cognitives , les mêmes besoins physiologiques et la même capacité à ressentir la souffrance et le plaisir .Les noirs ont été vendus comme des objets au prétexte qu’ils appartenaient à une race inférieure , les femmes n’avaient pas le droit de travailler ou de voter au prétexte qu’elles auraient manqué de jugement et aujourd’hui les animaux non humains sont exploités , maltraités et tués au prétexte que leur sensibilité serait quasi nulle et leurs besoins physiologiques , psychologiques et sociaux presque inexistants .
L’homme ne descend pas du singe, c’est un primate qui appartient à la famille des grands singes laquelle comprend 2 espèces de chimpanzés (commun et bonobo )
+ les orangs-outans + les gorilles . Le géographe et physiologiste américain Jared Diamond précise que nous sommes plus proches des 2 espèces de chimpanzés que les deux espèces de gibbons. Notre plus proche cousin dans la chaîne du vivant est le chimpanzé avec qui nous partageons 98,5 % d’ADN
Entre les premiers organismes vivants constitués d’une cellule et aujourd’hui , il y a près de 4 milliard d’années d’évolution :
la photosynthèse ,
les organismes pluricellulaires ( 1 milliard d’années )
les animaux à carapace ou coquille ( -570 millions d’années)
les premiers vrais poissons ( -400 «  ) et premières plantes terrestres
les premiers vertébrés terrestres ( -360 «  ) les 1° plantes à fleurs (-250 m)
les 1° mammifères (-200 millions ) les oiseaux ( -160 )
la disparition des dinosaures (-65)
l’apparition des mammifères actuels puis des premiers singes (-35 millions d’années)
les premiers hommes ( habilis -3 millions
les Sapiens que nous sommes ont pointé leur nez il y a 150 ou 200 000 ans

L’australopithèque n’est pas un humain inachevé. Toute créature vivantes est achevée, puisqu’elle répond à des conditions de survie précise ds un environnement donné. L’homme est l’une des 5500 espèces de mammifères de la planète.

Chaque espèce porte en elle la trace de celles qui l’ont précédée
Le serpent et le lézard ondulent de manière latérale parce qu’ils ont conservé le mouvement des poissons dont ils sont issus , en revanche le dauphin agite sa queue verticalement : un vestige de son passé de mammifère terrestre retourné à l’eau…….
Dans le livre ‘ les souris gloussent, les chauves souris chantent « les auteurs nous plongent dans l’univers passionnant de l’intelligence et de la sensibilité animales :
l’odorat hyper puissant du chien,l’utilisation des impulsions sonores et des échos par les chauves souris, les dauphins et les baleines, la boussole magnétique par les oiseaux migrateurs …
Aymeric Caron présente un chapitre critique vis a vis des médias et de certaines situations d’élevages idylliques » le petit veau qui naît dans la prairie , jojo le cochon » alors qu’ une grande partie des animaux d’élevage vivent hors sol ,dans un univers concentrationnaire , doivent pousser rapidement pour filer vers l’abattoir .

Une tirade anti-corrida , une autre sur ceux d’entre nous qui aiment le cuir et puis l’auteur s’intéresse aux textes législatifs français , européen ; selon Lucille Boisseau spécialiste du droit animalier le soucis c’est que notre législation distingue les animaux selon une approche anthropocentriste et n’appréhende l’animal qu’au regard de son lien à l’homme et non au regard de son espèce ou de sa sensibilité
Dans le même article de loi l’animal est reconnu comme un être sensible mais il est également assimilé au régime des biens : il demeure une chose dont on fait commerce

Schopenhauer  »une tare fondamentale du christianisme : contredisant la nature ,
il a arraché l’homme au monde animal auquel il appartient et veut le faire valoir totalement seul, considérant les animaux comme des choses (1851).

Un petit chapitre presque diététique: Marcela Villarreal responsable FAO rappelle cette vérité nutritionnelle : «  une combinaison de légumes secs avec des céréales présente une qualité de protéines semblables aux protéines animal à un coût bien inférieur »
En suivant le modèle actuel la FAO a prévu un doublement de la consommation de viande en 2050
Quand l’argent public récompense le modèle agro industriel !

Caron cite souvent Arne Naess penseur scandinave
L’écologie profonde propose de changer de paradigme ;
Anthropocentrisme sera remplacé par le Bio centrisme , qui accorde une valeur morale a tous les êtres vivants . La nature n’est plus simplement de la matière à exploiter , elle est un ensemble complexe d’entités interconnectés qui possèdent toutes une valeur pour ce qu’elles sont en elles mêmes
Cette Biodemocratie est une utopie nécessaire, c’est une promesse d’avenir ,une société du temps libre, y sera instauré un revenu minimum universel qui couvrira les besoins de chacun……..

Beaucoup de phrases dans ce bouquin que j’aurais aimé écrire , que je sens depuis longtemps sans les avoir formuler ainsi
Être éleveur passionné toute sa vie , et cautionner aujourd’hui un auteur qui veut supprimer tous les élevages c’est fou !
Pourtant dans les discours que j’ai écrit comme président des agriculteurs Bio en Meuse et et en Lorraine j’essayais toujours de glisser , de parler :
«  du respect des êtres vivants « , en pensant aux animaux d’élevages mais aux si nombreux arthropodes des composts , des sols, aux pollinisateurs … que les humains connaissent mal mais avec qui nous vivons …..
Un bouquin argumenté , a lire par tous ceux qui s’intéressent a l’environnement , à l’élevage, et à la cuisine !